Visionnage du film « Emmurés dans le silence » de Pierre Schumarer. Ce film, intégré aux outils Mobiqual illustre la démarche de prise en soin des personnes âgées dépressives par :
- L’immersion au sein d’une structure psychiatrique de prise en charge de personnes dépressives.
- Des analyses proposées par différents professionnels.
- Des témoignages de familles confrontées à la dépression d’un proche.
Au terme de la diffusion de ce support, les participants seront invités à échanger au sujet des différents éléments présentés.
La symptomatologie de la dépression et des troubles dépressifs :
- Les symptômes de « 1er rang » : troubles de l’humeur, perte de l’élan vital…
- Les symptômes de « 2nd rang » : troubles cognitifs, comportementaux…
- Les caractéristiques d’un syndrome dépressif mineur.
- Les caractéristiques d’un syndrome dépressif majeur.
Les formes cliniques de dépressions les plus courantes chez la personne âgée :
- Dépression délirante.
- Dépression hostile.
- Dépression masquée.
- Dépression avec plainte mnésique.
- Dépression mélancolique.
- Dépression à début tardif.
- Dépression dans le cadre d’une démence.
Le repérage d’un épisode dépressif : les facteurs de risques liés à la personne.
- La polymédication avec risque de iatrogénie médicamenteuse.
- L’apparition récente d’un état de dépendance.
- Les multiples deuils.
- Les antécédents de dépression ou de troubles anxieux.
- Les addictions.
Le repérage d’un épisode dépressif : l’analyse des facteurs de risque liés à l’environnement.
- Une entré en institution récente et non souhaitée.
- L’absence de présence familiale/amicale.
- Les conflits familiaux.
- La précarité matérielle ou financière.
Présentation et explication de l’utilisation des outils d’évaluation du syndrome dépressif :
- La “Gériatric Depresion Scale” (Mini-GDS / GDS) : fonctionnement, intérêts et limites.
- Echelle de CORNELL : fonctionnement, intérêts et limites.
- Échelle de HAMILTON : fonctionnement, intérêts et limites.
- L’item relatif à la dépression de l’inventaire neuro-psychiatrique (dans le cadre de la démence) : fonctionnement, intérêts et limites.
Une approche d’observation évaluative globale :
- La nécessité de combiner le travail d’évaluation à l’observation quotidienne du résident.
- L’importance du travail pluridisciplinaire.
- Le rôle de l’entourage proche.
Les signes d’alertes physique à prendre en compte :
- L’apparition de troubles du sommeil (hypersommie ou insomnie).
- Amaigrissement, perte d’appétit, trouble du comportement alimentaire.
- Plainte douloureuse peu spécifique et ne répondant pas aux traitements antalgiques habituels.
Signe d’alertes psychologiques :
- Présence d’anxiété, d’angoisse.
- Présence de propos délirants sombres (notion de ruine, de désespoir important).
Signes d’alertes au niveau cognitif :
- Déficit de l’attention, de la concentration.
- Angoisse excessive ou plainte excessive en lien avec le fonctionnement de la mémoire.
Au niveau social :
- Difficultés relationnelles (rapports fréquemment conflictuels, refus de sortir de la chambre).
- Isolement social actif.
L’approche médicamenteuse :
- Présentation rapide du fonctionnement des anti-dépresseurs et des anxiolytiques.
L’approche non-médicamenteuse :
- Principes généraux de l’accompagnement psychologique.
Principe généraux de l’accompagnement quotidien :
- La réévaluation et l’actualisation de la prise en charge.
- Favoriser l’autonomie de la personne.
- Pas de sur-stimulation.
- Ne pas laisser la personne s’isoler.
- Limiter les contraintes institutionnelles.
- La notion de « locus of control ».
- Les activités comme support de lutte contre la dépression.
L’approche relationnelle de la personne âgée dépressive :
- Rappel sur les bases de la communication.
- L’importance de la proxémie et du paralangage.
- L’écoute active et le non-jugement.
- Savoir quoi répondre face à une personne évoquant le désir de mourir.
- Gérer « les crises ».
Une prise en charge institutionnelle de la dépression :
- L’importance de la collaboration et de la communication entre les différents acteurs.
- Le rôle et l’impact des projets personnalisés.
- Réflexion autour des phénomènes d’angoisse et d’impuissance vécus par les professionnels au contact de personnes âgées dépressives.
Définition des concepts relatifs au suicide :
- Le suicide.
- Les idées suicidaires.
- Le suicidant.
- La tentative de suicide.
Epidémiologie et facteurs de risques suicidaires chez la personne âgée :
- Le suicide des personnes âgées en France.
- Les risques relatifs aux addictions et notamment à alcoolisme.
- Le placement en institution.
- Les deuils.
- Le sentiment d’inutilité.
- La facilité d’accès aux moyens létaux.
- La présence d’une pathologie psychiatrique et notamment la dépression et la bipolarité.
Les facteurs de protection :
- Le soutien et la présence de l’entourage.
- Les pratiques religieuses.
- Un traitement adapté.
- La notion de « locus of control »
- La notion de vieillissement réussi.
Visionnage de la séquence « Dépression et risque suicidaire » du film de Pierre Schumacher. Cette séquence, intégrée aux outils Mobiqual, illustre les différentes étapes d’une crise suicidaire chez le sujet âgé.
Introduction à la notion de crise suicidaire :
- Définition du concept.
- Discussion et limite du concept.
Les étapes d’une crise suicidaire : l’entrée dans une crise suicidaire.
- Les flashs d’idées suicidaires.
- L’augmentation de la fréquence des idées suicidaires (Idéation suicidaire).
Les étapes d’une crise suicidaire : la maturation de la crise suicidaire.
- Les premières pensées relatives à la mise en œuvre du suicide (rumination).
- La phase de construction du scénario (fixation).
- Le scénario suicidaire est défini précisément sans définition temporelle de sa mise en œuvre (cristallisation).
Les étapes d’une crise suicidaire : le passage à l’acte.
- Le sujet a défini une date de mise en œuvre de l’acte suicidaire.
- Le passage à l’acte est imminent.
- Le passage à l’acte est en cours.
Discussion autour des étapes de la crise suicidaire :
- La nécessité de s’appuyer sur un modèle théorique.
- Les limites de ce modèle.
L’adoption d’un point de vue probabiliste :
- L’accumulation des facteurs de risques.
- L’évaluation de la dangerosité.
- La mise en place d’une démarche de prévention.
Etre soignant et aborder la souffrance morale et les idées suicidaires :
- Rappeler/confirmer que parler du suicide n’encourage pas le suicide.
Identifier les éléments à prendre en compte lors d’un entretien avec une personne en crise suicidaire :
- Aborder le degré de souffrance morale.
- Aborder le degré d’intentionnalité.
- Aborder les éléments d’impulsivité.
- Identifier les moyens létaux envisagés.
- Rechercher les facteurs de protection (notamment la présence d’un entourage proche).
L’importance de la coordination et de la communication entre les différents professionnels :
- Les transmissions ciblées.
- Les réunions.
- Définition du rôle de chacun (médecin coordonnateur, médecin traitant, cadre de santé, soignants, IDE, psychologue…)
Evaluer la dangerosité et l’urgence : la situation d’urgence faible.
- Le sujet cherche à parler.
- Evoque des solutions pour ses problèmes.
- Ne présente pas de scénario.
- A établi un lien de confiance avec le/les soignants.
Evaluer la dangerosité et l’urgence : la situation d’urgence moyenne :
- Forte valeur émotionnelle du discours (crise de larmes).
- Scénario envisagé mais reporté.
- Pas d’alternative au suicide.
Evaluer la dangerosité et l’urgence : la situation d’urgence forte.
- Passage à l’acte planifié clairement (où, quand, comment).
- Anesthésie affective.
- Douleur moral très présente ou tue.
- Accès immédiat à un moyen létal.
Face à une urgence forte :
- Hospitalisation en psychiatrie très fortement recommandée (possibilité de passer par l’hospitalisation à la demande d’un tiers).
- Sécurisation de la chambre.
- Surveillance de la personne.
Face à une urgence moyenne :
- Le risque de passage à l’acte n’est pas imminent, la coopération de la personne doit systématiquement être recherchée.
- Le médecin traitant et le médecin coordonnateur doivent être informés.
- La mise en place d’un suivi psychologique/psychiatrique est nécessaire.
Face à une urgence faible :
- La présentation des différents services d’aide et d’écoute doit être réalisée.
- Information du médecin traitant.
Questionnement collectif :
- Peut-on prévenir tous les suicides ?
- Qu’entend-on vraiment par prévenir ?
- Quelle liberté est laissée au sujet dans le cadre de la prévention ?
- Comment se positionner à la suite d’un suicide dans un service ? Doit-on parler d’échec ?
Les recommandations afin de prévenir le risque suicidaire en EHPAD :
- L’évaluation régulière de l’état de santé mental des résidents (GDS notamment)
- La création d’un environnement sécurisant et sécurisé.
- Le maintien ou le développement des liens sociaux et familiaux.
- La bonne observance et gestion des traitements médicamenteux en cas de dépression.
- La mise en place d’un protocole de gestion des crises suicidaires.