Formation vie affective et sexualité des personnes en situation de handicap mental et/ou cognitif

3.9/4
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L’évolution de la prise en soins, les réflexions engagées pour favoriser le respect de l’intimité des personnes handicapées vivant en institution imposent de facto de se questionner sur la place accordée à la sexualité des personnes accueillies. Ce sujet, bien qu’il soit de moins en moins tabou, n’est pas suffisamment abordé, que ce soit avec le résident, les familles ou entre soignants et lorsque la sexualité est évoquée c’est trop souvent lors de situations difficiles engendrant fréquemment des réactions intenses tant de la part des soignants que de la part des familles.
Ce module de formation n’a pas vocation à dresser un tableau de l’activité sexuelle des personnes handicapées, mais bien de s’interroger sur la place accordée à la sexualité et au désir des personnes accueillies, il sera aussi l’occasion d’ouvrir un espace de réflexion éthique sur la gestion des situations complexes.

Objectifs de la formation

  • Appréhender la diversité des concepts intégrés à la notion de sexualité chez la personne en situation de handicap mental et/ou cognitif.
  • Permettre aux participants de débattre autour de cette thématique et de trouver un positionnement d’équipe. 
  • Identifier les situations problématiques vécues par les professionnels au sein de leur établissement et proposer un éclairage. 
  • Favoriser la reconnaissance du droit de la personne handicapée à accéder à une vie affective et sexuelle.
LES DIFFÉRENTS CONCEPTS AUTOUR DE LA NOTION DE SEXUALITÉ ET HANDICAP :

L’être humain à travers sa dimension bio-psycho-sociale :

  • Les éléments physiologiques et biologiques de la sexualité (génitalité, pulsion sexuelle d’ordre biologique, le rapport au corps sexué…).
  • Les éléments psychologiques en lien avec la sexualité (émotions, envie, désir, plaisir, séduction…).
  • Les aspects sociaux de la sexualité et la notion de norme sociale (le tabou, la déviance et les perversions…).

Les conséquences possibles du handicap sur la vie affective et sexuelle :

  • Les difficultés voire les incapacités physiologiques à pratiquer un acte sexuel dans le cadre d’un handicap moteur.
  • Le rapport à la sexualité et la notion de consentement dans le cadre d’une déficience intellectuelle. 
  • Les représentations et le vécu de la sexualité chez les personnes en situation de handicap.
  • La complexité pour trouver un(e) partenaire.
  • Les comportements sexuels inappropriés.
LA VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP AU SEIN DES ESMS :

Analyse du vécu des professionnels face à la vie affective et sexuelle des résidents :

  • Au niveau du rapprochement affectif entre résidents.
  • Au niveau d’une vie sexuelle active.
  • Analyse des situations problématiques ou des situations complexes rencontrées.

Débat réflexif autour de la place de l’usager en institution : 

  • Réflexion autour de la notion de « besoin » ? La sexualité est-elle un besoin comme un autre ? 
  • À quels besoins affectifs et sexuels les professionnels peuvent-ils répondre ? De quelle manière ?
  • Quels sont les droits en matière d’affectivité et de sexualité des usagers en ESMS ?
  • Dans le cadre des personnes handicapées sous tutelle ou curatelle, quid de la place et du rôle des familles tutrices ?
CADRE LÉGISLATIF ET VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE DANS LE CADRE DU HANDICAP MENTAL ET/OU COGNITIF :

Le contexte légal autour de la vie affective et sexuelle en établissement d’accueil et d’hébergement des personnes en situation d’handicap :

  • La loi du 2 Janvier 2002.
  • La loi du 11 février 2005.
  • La convention des nations unies relatives aux droits des personnes handicapées du 13 décembre 2006.
  • La charte des droits et libertés des personnes accueillies.

Les grands principes du contexte légal :

  • Le respect des droits et de la vie privée.
  • Le respect de la liberté de faire ses propres choix parmi lesquels celui de vivre où et avec qui elles le souhaitent.
  • Le principe de non-discrimination. 
  • Le droit à l’intimité et à la dignité.
  • La sexualité, une liberté avant même d’être un droit.
RÉFLEXION ET RECOMMANDATIONS AUTOUR DE SITUATIONS CONCRÈTES ET PARFOIS COMPLEXES : 

Quelles sont les réactions à adopter et les réflexions à mener lorsque :

  • Un usager est en érection durant l’aide à la toilette ?
  • Un(e) usager place la main d’un(e) AES sur ses parties génitales ? 
  • il existe des comportements exhibitionnistes (masturbation ou activités sexuelles en public) ?
  • Des usagers qui présentent une déficience intellectuelle importante avec des difficultés de discernements ont des rapports intimes ?
  • Un usager vous rapporte avoir été victime d’abus ou de violence sexuelle ?
  • Une personne incapable de bouger ou un couple ne peut accéder seul à des rapports sexuels ?
  • D’autres situations pourront être apportées par les participants.

Mettre en place un travail réflexif éthique autour de sujets « clés » :

  • La notion de parentalité et le désir d’enfants.
  • La compréhension des besoins sexuels et désirs des résidents considérés comme « hors normes »
  • La prévention de toute forme d’abus et de violence.
  • La mise en place d’aide « techniques » (sextoys, film pornographique…). 
  • La question de la contraception et de la prévention des MST et IST.
  • Dégager un consensus sur les pratiques sexuelles acceptables et non acceptables en institution.
  • La place de la vie affective et sexuelle chez les personnes présentant des troubles cognitifs et/ou une déficience intellectuelle sévère altérant la capacité de jugement.
L’ACCOMPAGNEMENT ET LA PRISE EN COMPTE DE LA VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE DES PERSONNES EN SITUATION D’HANDICAP MENTAL ET/OU PSYCHIQUE EN INSTITUTION :

Les modalités pour favoriser une vie affective et sexuelle adaptée en institution :

  • Se questionner sur les freins institutionnels et structurels pour réduire leur impact (aménagement de l’environnement, représentations des professionnels et des familles…).
  • Considérer l’activité sexuelle des personnes handicapées comme normale et positive et respecter ce droit.
  • Mettre en place un projet pédagogique autour de la vie affective et sexuelle et un projet global institutionnel.
  • Mettre en place des groupes de parole avec les usagers autour de la thématique de la vie affective et sexuelle.
  • Mettre en place des « séances d’information » auprès des usagers (sur la parentalité, la notion de consentement, le désir, la prévention des MST…).

Maintenir une juste distance professionnelle et être capable d’échanger en équipe :

  • Pouvoir exprimer ses difficultés en équipe et accepter le blocage de certain(e)s collègues.
  • Ne pas juger ni dénigrer les pratiques sexuelles des usagers.
  • Mettre en place des réflexions éthiques autour de la vie affective et sexuelle des usagers.

Respecter l’intimité, les désirs et la sexualité en situation de handicap mental et/ou cognitif:

  • La question de la « privatisation » de la chambre.
  • La mise en place de pancarte ne pas déranger.
  • Les « chambres d’amour ».
  • La notion de discrétion professionnelle.

Laisser libre ou favoriser les rencontres entre les personnes en situation de handicap mental et/ou cognitif : 

  • Les chambres ou lits doubles.
  • Les aménagements éventuels.
  • Les visites inter-institution.
  • La question des sites de rencontre.

La place de la sexualité chez les personnes présentant des troubles cognitifs importants et/ou une déficience intellectuelle sévère :

  • La notion de consentement verbal et non verbal.
  • La vigilance et l’observation des réactions non-verbales.
LA SEXUALITÉ DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP EN INSTITUTION ET LE RAPPORT AVEC LES FAMILLES :

Les éléments explicatifs de la difficulté d’acceptation des familles :

  • La tendance à la surprotection notamment dans le cadre d’une déficience intellectuelle.
  • Le tabou de la sexualité des personnes handicapées. 
  • La peur de l’abus et des violences sexuelles.
  • Les valeurs des familles concernant la sexualité (croyance, religion…).

La posture à favoriser avec les familles :

  • Se questionner sur les informations que l’on doit ou non transmettre aux familles.
  • Se questionner sur les demandes de surveillance des familles concernant la vie sexuelle de leur proche.
  • Sensibiliser les familles à l’importance de la vie affective et sexuelle et rappeler le cadre législatif.
  • Proposer un soutien et un accompagnement aux familles.

Profil des participants

Cette formation concerne l’ensemble des professionnels de l’établissement et plus particulièrement les accompagnants au quotidien. La présence de différents échelons hiérarchiques (chef de service, IDE, médecin coordonnateur…) est recommandée afin d’enrichir les débats.

Modalités pédagogiques

Les méthodes pédagogiques retenues sont :

  • Apports de notions théoriques. 
  • Études de cas amenées par l’intervenant et les participants. 
  • Les brainstormings et questionnements collectifs.
  • Les débats réflexifs. 
  • L’analyse des pratiques professionnelles.
  • Le visionnage de séquences vidéo.

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14 pers. max
14h (2 jours)
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